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L'ÉOLIEN
INDUSTRIEL

Qu'est-ce qu'une éolienne ?

Qu'implique son installation ?

Quels sont ses impacts ?

Les machines

Les éoliennes industrielles que RES France (filiale depuis peu d'un grand groupe sud-coréen) projette d’installer sur les crêtes entre Loire et Rhône ont des caractéristiques similaires à celles installées à Valsonne (cf photos à droite). Elles ont une hauteur totale de 165 mètres, ce qui équivaut à la hauteur d’un immeuble de 60 étages ou presque deux fois la longueur d’un terrain de football.

Elles sont constituées :
- d’une turbine, hélice à trois pales de 58,50 mètres de longueur, mélange de fibres de verre, de bois et de résine synthétique Epoxy. Chaque pale pèse plus de 10 tonnes. La turbine tourne à 14,1 tours par minutes ce qui donne une vitesse en bout de pale de 309,6 km/h.
- d’une nacelle pivotante contenant un alternateur (sorte de moteur électrique à l’envers couplé à une boite de vitesse) qui transforme l’énergie du vent récupérée en électricité. Ses dimensions sont de 17 x 5 x 5 mètres et le poids de la nacelle dépasse les 100 tonnes.

- d’un mât en acier de 106,50 mètres pesant plus de 300 tonnes.
- d’un socle en béton armé (fondations) de 500m3, soit 1000 tonnes. (60 toupies de béton).

- d'un balisage lumineux, installé sur la nacelle, dont les flashs continus (blancs le jour, rouges la nuit) informent les avions de la présence d'une éolienne.

Exemple d'une éolienne installée à Valsonne, moins haute que celles prévues au-dessus de nos villages.

Raccordement à haute tension

L’acheminement sur site des pales et du mât dont les longueurs sont très importantes requiert d’aménager des chemins d’accès de huit mètres de large.


Les éoliennes doivent bien entendu être raccordées au réseau. L'acheminement de l'électricité produite nécessite plusieurs installations, dont un ou plusieurs postes de livraison, ainsi que des lignes haute tension, enterrées, qui rejoignent le réseau.

Rappelons qu'un promoteur choisira un site d'implantation d'éoliennes en fonction notamment de la distance entre le site envisagé à sa possibilité de raccordement la plus proche (plus elle est éloignée, plus le coût de raccordement est important). Pour le projet qui nous concerne, l'entreprise envisagerait un raccordement sur Tarare.

Ce raccordement (sur lequel le précédent dossier présenté par RES faisait l'impasse totale - ce qui fit l'objet d'une forte critique de la MRAE cet été 2021) nécessiterait de creuser des tranchées pour y enfouir les lignes - sous quels champs, près de quelles habitants et ferme ? Nous n'en savons encore rien.

Ces travaux nécessiteraient de couper de très nombreux arbres - pour ne citer que cette incidence sur la végétation locale.

Mais mesure-t-on bien les risques, sur les habitants et le bétail, du passage de ces lignes haute tension et du champ électromagnétique ainsi généré près des maisons ou des fermes ?

Eolienne Valsonne avec mesures.png
nacelle éolienne de Valsonne.jpg

Grande nacelle pivotante avant son installation - voir la taille du vélo.

Comprendre-leolien.png

Schéma descriptif d'un parc éolien terrestre - les rapports d’échelle sont ici non représentatifs (source : Guide de l'étude d'impact des projets éoliens – 2010 - Ministère de l'écologie)

Chemin Valsonne.png

Chemin élargi près de Valsonne, aménagé pour l'acheminement des éoliennes.

Les impacts

• Bilan carbone et productivité tout relatifs :

L'éolien industriel serait selon le Ministère de la Transition écologique l'une des principales sources d'énergie à développer aujourd'hui au sein du mix énergétique afin de répondre à nos obligations de baisse des émissions de CO2.

Le bilan carbone de l'éolien est en apparence faible, 10 grammes de CO2 par KWh produit (source ADEME). contre 418 gCO2/KWh pour centrale électrique au GAZ et 6 gCO2/KWh pour le nucléaire. Mais ce "faible bilan carbone" est à relativiser : l’intermittence de sa production (le vent permettant la production nominale seulement 24% du temps) nécessite les 76% du temps restant d'utiliser d'autres moyens de production d’électricité, pilotables, pour réguler le réseau. En France, ce sont très souvent des centrales au Gaz qui prennent le relais lorsqu’il n’y a pas de vent. On comprend donc que le bilan carbone à observer n’est pas celui de l’éolien uniquement, mais aussi celui les autres moyens de production nécessaires à son exploitation.

De plus, selon le rapport « Chiffres clés de l’énergie 2021 » du Ministère de la Transition écologique, l’énergie éolienne produite par les plus de 9.000 éoliennes installées en France ne représente que 2,63% de la consommation d’énergie française.
On sait que plusieurs régions françaises sont déjà saturées d’éoliennes et qu’y vivre est devenu insupportable. Pourtant, dans sa

Conférence de presse du 26 octobre 2021 sur le rapport de RTE « Futurs énergétiques 2050 », la Ministre de la transition écologique fixe pour objectif de multiplier par 2,5 à 4 fois la puissance installée sur le territoire. Il s’agirait d’atteindre entre 43 GW et 72 GW d’éolien terrestre en 2050, soit une production d’énergie ne représentant que 5,6 à 9,5% de la consommation d’énergie française - sans compter que cette énergie n’est produite que lorsqu'il y a du vent et donc pas forcément lorsque on en a besoin. Ainsi, en supposant que cette énergie éolienne soit produite de manière vraiment écologique, sa quantité est si dérisoire et aléatoire qu’elle n’aurait pas d’influence sur le changement climatique. Cela a d’ailleurs été confirmé par plusieurs récentes commissions d’enquête parlementaire sur la transition énergétique (Meynier-Millefert et Aubert notamment). C’est pourtant bien dans cet objectif qu’on développe et qu’on paie, très cher, ces énergies renouvelables.

• Santé humaine : La constructions des éoliennes (de 165m de haut pour ce qui concerne le projet des monts d’Eole) est autorisée en France à 500m des habitations. Selon le Rapport 17-03 de l’Académie Nationale de Médecine (qui préconise l’installation des éoliennes à plus de 1500m des habitations), « Si l’éolien terrestre ne semble pas induire directement des pathologies organiques, il affecte au travers de ses nuisances sonores, infrasonores, et surtout visuelles, ( impact paysagé, pollution lumineuse diurnes par effet stroboscopique et nocturnes par la signalisation pour l’aviation) la qualité de vie d’une partie des riverains et donc leur « état de complet bien-être physique, mental et social », lequel définit aujourd’hui le concept de santé. »

• Santé des animaux : l'impact est réel sur la santé des bêtes d’élevage (et donc sur l’économie locale), comme sur celle des animaux sauvages - espèces protégées particulièrement. Risques : pollution électromagnétique, infrasons, collisions d’oiseaux avec les pales (vitesse en extrémité : 310km/h)

• Pollution des sols : les travaux de terrassement et les risques de fuite d’huile des éoliennes qui en contiennent plusieurs centaines de litres impactent les ressources en eau potable.

• Dégâts des aménagements : le défrichage des zones, la création des chemins d'accès de 8 m de large, des réseaux électriques et des fouilles pour les fondations peuvent couper des veines d'eau et impacter des zones humides qui alimentent les rivières en contrebas. Les aménagements constituent une atteinte aux écosystèmes et à la biodiversité essentiels à la Vie et aux Hommes.

• Recyclage : Les éoliennes en fin de vie (20 ans maximum) peuvent être en grande partie recyclées, (95% selon certains promoteurs). En réalité, les pales ne le sont que très peu car le coût de leur recyclage est très supérieur au coût d’extraction de la matière première qui les constituent.

• Perte de valeur des biens immobiliers : elle a été reconnue par le tribunal administratif de Nantes et plusieurs chambres de notaires - un promoteur éolien a concédé que c’était là un réel problème.

• Un paysage défiguré : pour les habitants comme pour les marcheurs, randonneurs et vtt-istes qui arpentent  le sentier de randonnée GR7 que traverse le parc éolien en projet, celui-ci constituerait une atteinte à la beauté de l’habitat et à l’attractivité du territoire.

Accidents : le porteur du projet éolien de Villechenève lui-même a fait l’étude de dangers liés aux risques incendie, de chute de l’éolienne et de projection de glace, et nous répondait qu'"effectivement quand on est au bord d’un sentier de randonnée comme le GR7, il faut mettre le paquet en prévention. Est-ce que ça peut aller jusqu'à du contrôle d’accès, j’en sais rien, c’est une discussion à avoir avec le service instructeur".

• Coût pour le contribuable : elles coûtent très cher aux contribuables par les aides du gouvernement apportées à ce secteur et par le coût des moyens de production d’électricité pilotable qu’elles nécessitent parallèlement. Voir enquête du magazine CAPITAL.

• Profits : l’éolien profite aux sociétés étrangères qui exploitent la ressource de notre territoire, propriétaires de 80% des parcs éoliens installés en France.

• L'inconnue du démantèlement : une éolienne est exploitée sur une durée de 20 ans. Pour son démantèlement, qui est obligatoire en fin d’exploitation car les aérogénérateurs sont des ICPE (installations classées pour la protection de l’environnement), il existe un gros risque : en cas de défaillance de la société qui les exploite, pour peu que celle-ci ait son siège à l’étranger, qui en assume les coûts ?Dans le projet qui nous occupe, RES France louerait les parcelles concernées 14.000 €/an/éolienne au propriétaire (source RES France), ce qui représenterait sur 20 ans, des recettes de 280.000 €. Les collectivités se partageraient quant à elles les revenus de l'IFER (Imposition Forfaitaire des Entreprises de Réseaux), soit en tout, sur 20 ans, environ 550.000 €.Or, le démantèlement d’une éolienne comme celles prévues ici coûterait environ 600.000 € : voir pour exemple, sur le site de la préfecture de la Vienne, ce devis portant sur le démantèlement d’un aérogénérateur de 2 MW (ceux qui nous concernent seraient des 3MW). À noter que devis ne comprend pas le retrait complet des fondations (obligatoire depuis 2020, sauf dérogation).Le promoteur est tenu par la loi de provisionner seulement 60.000 € par éoliennes pour le démantèlement.Ainsi, il y a un risque qu'une grande partie des recettes récoltées sur le territoire servent en fin de compte à prendre en charge les coûts du démantèlement...

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