Le 5 octobre dernier, notre ministre Barbara Pompili disait avec conviction, dans le cadre de son discours à l'occasion de la présentation des "10 mesures pour un développement responsable et maitrisé de l'éolien", se battre avec Bruno Le Maire pour "relocaliser des activités industrielles en France".
Mais on le sait, l'éolien industriel est le fief des grandes multinationales.
En voilà une belle illustration aujourd’hui, et qui nous concerne directement...
On le sentait venir depuis août et cela est fait : le groupe anglais RES, société mère de la filiale française RES Méditerranée (aussi appelée RES France), promoteur du projet éolien qui pourrait s’installer au-dessus de Machézal, Joux, Saint-Cyr-de-Valorges et Violay, vient de vendre ses activités françaises de développement, construction et ingénierie à un grand groupe sud-coréen, Hanwha. (source parmi bien d'autres : cet article).
Le groupe Hanwha, leader sud-coréen du secteur pétrochimique, est devenu l’un des plus grands fabricants de panneaux solaires, via sa filiale Hanwha Q CELLS (née du rachat de Q Cells, entreprise allemande). Il double avec ce rachat son portefeuille et met la main sur 5 gigawatts de projets en développement, soit l'équivalent de cinq centrales nucléaires, ambitionnant de devenir un acteur majeur en Europe.
Ainsi, voilà le projet éolien qui est en projet chez nous aux mains d'un grand groupe sud-coréen qui ambitionne de devenir un acteur majeur en Europe, voulant associer les activités de sa nouvelle filiale française à celles de sa filiale allemande Q CELLS. RES Méditerranée se félicite de ce rachat à hauteur de 727 millions d'euros qui lui permettra, dit-elle, de se développer à l’international. Mais qui mangera l’autre ?
Certes, RES Méditerranée n’est pas morte dans cette transaction. Elle garde pour l'heure ses activités de gestion des actifs, exploitation et maintenance, et resterait donc responsable des parcs éoliens qu’elle a implantés.
Les bénéfices du vent des collines de Joux, Machézal et Saint-Cyr-de-Valorges iraient donc, in fine, non plus à un groupe européen, mais asiatique.
Qu'adviendrait-il de nos villages lorsqu'il s'agira de démanteler et/ou renouveler le futur parc d'éoliennes d'ici 20 ans ?
RES Méditerranée (si elle existe toujours) sera-t-elle toujours en mesure de répondre à ses obligations de prise en charge des travaux ou risque-t-elle de laisser seuls, propriétaires terriens et aux collectivités, assumer leur coût exorbitant ?
A deux semaines à peine du début de l'enquête publique, toutes les questions doivent être posées.
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